Je me sens assez seule face au ressenti que je peux éprouver. Mon entourage pense que je suis une aventurière, qui ne tient pas en place. On me dit que c’est de famille de bouger, qu’on n’a pas d’attache. 

C’est en partie vrai, j’ai un côté de famille qui ne crée pas de lien avec l’endroit où elle se trouve. Et vie là juste parce que soit il y a le travail, ou alors il fallait suivre un/une conjoint/e. 

Mais par rapport à ce que moi je ressens, c’est différent. Je suis persuadée que je peux retrouver ce sentiment d’apaisement et de gaieté quelque part sur cette terre. Depuis plus de 10 ans maintenant, c’est vers l’Allemagne que mon coeur me dit d’aller pour retrouver cet apaisement. 

Pour moi, ma vision des choses est que si je me sens bien quelque part, je n’ai pas d’intérêt de bouger. Je reviens donc sur mon premier paragraphe à travers lequel j’explique que mon entourage me prend pour une aventurière. C’est uniquement car depuis 2007, je me sens bien nulle part. Je n’ai pas choisi d’être ici et je ne m’y sens pas bien. Ca pousse donc à changer régulièrement d’endroit, même d’appartement au sein d’une même ville. Car le sentiment d’oppression et de mal être arrive très rapidement. 

J’ai peur de me tromper, bien sur. Et si en Allemagne on me rejetait ? On me faisait comprendre que je n’ai rien à faire ici ? Que je m’y sente mal ? Et bien, ma réponse à ça est ; il faut quand même tester. Je vivrais avec beaucoup de regrets si je ne le faisais pas. Surtout après en avoir parlé pendant plus de 10 ans. 

Je trouve ça paradoxale qu’on puisse me trouver aventurière à travers mes nombreux déménagements, alors que le seul endroit où je rêve d’aller, je n’ai jamais lancé de démarche ou trouvé le courage de le faire. 

Les rues de Toulouse…

J’ai toujours été très dure envers la France. Comme si c’était de sa faute tout ça. Les douleurs que peuvent rencontrer une famille et le déchirement qui a pu se produire n’a rien à voir avec le pays en lui même. Mais c’est au pays que j’en ai voulu en premier. Je n’en voulais pas. Il représentait le déchirement de ma vie d’enfant et me propulsait vers une vie d’adulte dont je ne voulais pas.

A partir de ce moment là, difficile de faire entendre à une adolescente qu’elle a ses chances ici. Aujourd’hui encore, je me sens haineuse envers mon propre pays et me crée un idéal ailleurs. Le rapport que j’entretiens donc avec la France est très compliqué. Pour mon bien être mental, je veux m’en éloigner et faire une « pause » avec elle.

Peut être que plus tard, nous pourrons faire la paix elle et moi? 

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