Outre le fait d’avoir peu d’ambition professionnelle, je n’avais finalement que peu d’ambition concernant ma vie privée. Je ne voulais qu’un cocon heureux, tout en simplicité avec quelques sorties le week end. 

Oui mais voila, quand on rumine le passé, que l’on se sent mal dans sa peau, dans son pays, il est difficile d’avoir ce « simple cocon heureux ». J’ai eu la chance de croiser le chemin de mon compagnon lorsque nous étions en fin d’études, sur Bordeaux. C’est une personne qui a su me cerner, comprendre mes faiblesses, mes doutes et mes peines. Rien que ça ! 

Malgré toute sa bonne volonté, il lui paraissait difficile de me suivre dans mon projet. Ce n’est pas simple pour lui et je le comprends maintenant. Toute sa vie est ici, en France. Il n’a jamais eu de mépris pour la France. Il y est bien, c’est chez lui.

Avec toute sa dose d’amour, il a fini par accepter l’idée de me suivre. Je pense secrètement qu’il en a surtout eu marre de me voir déprimer à longueur de temps et que pour éviter une séparation, il a préféré tenter l’experience de l’expatriation. 

Je ne voulais pas lui imposer mon choix et je me sentais mal et remplie de culpabilité de faire porter ce projet à une autre personne. Et je me suis rendue compte que j’étais très égoïste face à ce projet de partir. C’est MON projet. Rien qu’à moi. Le partager m’oblige à ajouter des concessions que je n’aurais peut être pas pu faire .. J’étais tiraillée entre l’amour et l’Allemagne. 

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