Ça a été une galère sans nom.. Vraiment. Ça peut vous décourager de toute votre aventure. 

Pourtant, venant de Paris intra muros, je pensais avoir parcouru le « plus dur » en recherche de logement. 

L’Allemagne, sur la partie logement/locataires, n’a finalement que peu de règles. Il existe énormément d’arnaques. 

Ce que j’ai découvert;

  • Attention à avoir un logement sous contrat afin que vous puissiez obtenir votre Anmeldung. Oh mais qu’est ce que c’est que ça ? J’en parle dans l’article des démarches administratives 🙂 
  • J’ai trouvé qu’il y avait peu d’agences
  • La plupart des offres sont connues via le bouche à oreille 
  • Il faut avancer 3x le montant du loyer pour avoir l’appartement (c’est la caution et ils ont le droit, oui oui) 
  • Attention entre le prix « Kalt » (hors charges) et le prix « Warm » (charges) —> On a l’impression que le prix est correct puis on s’aperçoit qu’il y a près de 300€ de charges en plus à ajouter chaque mois. Qui dit mieux ? 
  • Normalement, je dis bien normalement, les loyers sont plafonnés sur les « Altbau » ce qui signifie « ancienne construction ». Cependant, les logements subventionnés par l’État (logements sociaux), les maisons-relais, les résidences partagées et les nouvelles constructions achetées pour la première fois depuis le 1er janvier 2014, ne sont pas soumises au plafonnement du loyer. Voila comment un 55m2 est passé de 500/600€ à plus de 1200€/mois dans Berlin (hors charges bien sûr). 
  • Il est très courant de faire de la sous-location et c’est souvent autorisé par les propriétaires. Vous pouvez avoir un contrat qui encadre la sous location.
  • Il est très courant que lorsqu’un logement est loué vide, le mot vide, signifie bien VIDE. C’est à dire qu’il n’y a même pas un évier dans la cuisine. Il faut tout acheter. 

Petite aparté ; J’ai carrément lu le témoignage d’une personne qui disait être en énorme galère et demandait conseil à une communauté de français sur Berlin si c’était normal et légal que le propriétaire n’ai même pas laissé de sol. LE SOL ! La base pour marcher dans son appartement, non ? J’étais sur le c**. Il n’y avait que les dalles de béton et la personne devait s’acheter son propre parquet. MAIS, rassurez-vous : le propriétaire lui a dit qu’elle pourrait repartir avec le parquet quand elle voudra rendre son appartement. Ouf ! Reste plus qu’à espérer que son beau parquet sera aux bonnes dimensions pour le prochain logement ;). 

  • N’avancez JAMAIS d’argent sans avoir vu le logement ou avoir signé quoi que ce soit ! Certains profitent d’avoir des étrangers en face d’eux pour leur faire croire n’importe quoi. Les règles restent les « mêmes » qu’en France ; Pas de clés, pas de cheque ! 
  • N’envoyez pas vos documents d’identités à n’importe qui. Soyez sur que ce soit une agence par exemple. 

Bon, avec toutes ces mises en garde, on fait comment alors?

Vous avez le site officiel de Berlin qui propose un beau résumé de tout ce dont vous avez besoin. C’est expliqué de manière clair.

Ensuite, on prépare tous les documents nécessaires pour postuler à un appartement. Aller hop, voici la liste ;

  • Pièces d’identité telles qu’une carte d’identité ou un passeport. Pour les ressortissant(e)s de pays tiers, il est également possible qu’un titre de séjour valable soit demandé
  • Fiches de paie / bulletins de rémunération des trois derniers mois, ou
    • en tant que retraité(e): votre attestation de retraite
    • en tant qu’apprenti(e): vos derniers bulletins de paie, votre contrat d’apprentissage, votre attestation de Kindergeld (attestation d’allocations familiales), votre décision relative à la Berufsausbildungshilfe (indemnité d’activités) et, le cas échéant, votre caution et les bulletins de paie des parents
    • en tant qu’étudiant(e): votre Immatrikulationsbescheinigung (attestation d’inscription), une confirmation des parents relativement à la Unterhaltsleistung (pension alimentaire), l’attestation de Kindergeld (attestation d’allocations familiales), votre certificat Bafög (bourses de l’enseignement supérieur) et, le cas échéant, votre caution et les bulletins de paie des parents
    • + ma petite sauce, je dirais une attestation employeur (mon cas), qui prouve que vous allez bien travailler pour l’Allemagne et qui indique votre rémunération.
  • Une déclaration du bailleur actuel confirmant que vous avez, jusqu’ici, payé les loyers de façon régulière (ou alors les dernières quittances de loyer – de préférence à traduire en anglais et/ou allemand) 
  • Attestation Schufa (institut de crédits recensant les dettes des personnes résidant en Allemagne) / renseignements personnels —> Ça c’est un vrai délire. Je suis obligée de m’arrêter sur ce point. 

La Schufa

Je ne sais même pas par où commencer, tant j’ai mis des semaines à comprendre comment ça fonctionnait. 

La définition citée plus haut est que c’est un institut de crédit qui connait clairement tout de votre vie et situation financière (si vous payez bien votre loyer, si vous payez correctement votre forfait de téléphone, internet, électricité, etc). Par contre, il vous faut un compte en banque allemand et avoir déjà vécu en Allemagne pour consolider un « historique » de votre santé financière dans le pays. 

Vous voyez où je veux en venir ? Le serpent, qui se mort la queue, tout ça tout ça. 

Comment on fait pour obtenir ce précieux sésame qu’est la Schufa, demandé par absolument TOUS les propriétaires et agences, si on est étrangers et qu’on a aucun antécédent dans le pays? 

C’est LA où le système connait ses failles. 

Je vous livre les démarches que j’ai effectuées pour obtenir malgré tout une Schufa, sans avoir jamais mis un pied en Allemagne et encore moins y avoir vécu. 

  • Ouvrir un compte N26. 

Personnellement, j’en avais déjà un, car cela me permet d’éviter des frais de transactions et de conversion de monnaie lorsque je pars en vacances en Angleterre par exemple. Très pratique ! 

Mais si je vous parle de cette étape, c’est parce que ce compte vous pouvez l’ouvrir de n’importe où et cela vous permet d’avoir un RIB allemand. 

  • Aller sur le site officiel de la Schufa 

Il faut laisser le site en allemand (la version anglaise ne propose aucune option en ligne). Mais heureusement, nous sommes en 2022 et si vous ne maitrisez pas encore la langue de Goethe vous pouvez facilement traduire une page web grâce à votre navigateur. 

Vous allez sur cet onglet, et lancez la demande en ligne. Une Schufa (ou « un », j’en sais rien), coûte 30€. C’est normal, c’est comme ça ! 

Par contre, si vous restez par la suite dans le pays et que vous avez fait vos démarches administratives, vous aurez le droit à une Schufa gratuite par an. 

Mais pour la première fois, c’est 30€, voila c’est tout. 

Pour la commande, vous rentrez donc uniquement votre RIB allemand de mémoire et vous validez une adresse de livraison (ça peut être la France sans problème, c’était mon cas également).

  • Quelques jours plus tard, je reçois une grande enveloppe avec mon « diplôme » cartonné qui est la Schufa. Un délire je vous dis. Un vrai diplôme le machin. 

Et j’espère que vous avez bien retenu ma première phrase qui est « C’est LA où le système connait ses failles. »

Car accrochez-vous, ce document atteste simplement que votre compte est clean et qu’ils n’ont pas assez d’informations sur moi pour attester de quoi que ce soit. 

Ce qu’il faut retenir la dedans c’est qu’à aucun moment cet organisme met un No Go en disant que cette personne est mauvais payeur. 

Et bien, ce petit bout de papier suffit à rassurer les propriétaires, même si la dans mon cas, il ne comporte aucune information interessante. 

Voila comment j’ai obtenu le document manquant à la constitution de mon dossier. 

Et maintenant, ça se passe comment dans la pratique ?